Dernière mise à jour le vendredi 7 décembre 2018
Article paru sur le site "Le Télégramme :"
06 Décembre 2018
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Neuf pêcheurs et mareyeurs de la région nantaise comparaissent depuis mercredi devant le tribunal correctionnel de Nantes pour avoir pris part en 2016 à un « trafic international » de civelles, ces alevins d’anguille qu’on retrouve dans l’estuaire de la Loire qui se revendent à prix d’or en Asie du sud-est.
Civelle, pibale… Peu importe le nom donné aux alevins d’anguille, espèce protégée par la convention de Washington. Ce n’est pas une querelle sémantique qui vaut à neuf pêcheurs et mareyeurs de comparaître depuis mercredi devant le tribunal correctionnel de Nantes. Mais un « trafic international » à plusieurs milliards d’euros entre l’Europe et les marchés asiatiques autour de ces jeunes anguilles menacées d’extinction. L’espèce peut, en effet, être vendue à l’intérieur de l’Union européenne. Pas à l’extérieur. Un commerce illégal s’est donc mis en place pour exfiltrer cet « or blanc » sur le marché asiatique. Le kilo de civelles s’y revend « entre 1 000 et 2 000 € » contre « 350 à 400 € » en Europe.
Les moyens donnés à l’enquête, suite aux « distorsions très importantes » observées par l’Agence française pour la biodiversité (ex-Office national des eaux et des milieux aquatiques) entre des déclarations de vente de pêcheurs et les déclarations d’achat de mareyeurs, montrent qu’on est loin du braconnage à la papa.
Écoutes téléphoniques, géolocalisations de téléphones portables, informations de télépéage : rien n’a été négligé pour mettre en évidence quatre trajets des prévenus de la Loire-Atlantique, qui concentre la moitié de la production française, vers Saint-Pompain (Deux-Sèvres) et le Pays basque espagnol. La péninsule ibérique est considérée comme une « étape de transit » vers l’Asie du sud-est. Là-bas, une civelle, une seule, se vend 10 € contre un euro en France…
142 000 € sur les comptes de ses enfants
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